«Dès l’enfance j’ai compris que mes cheveux frisés posaient problème. A l’école, à Nîmes (Gard), on m’appelait Chewbacca [personnage très poilu de Star Wars, ndlr] ou “sac de poussière”. Mes camarades jetaient des stylos dans mes cheveux. Même lors des activités physiques comme la natation, je souffrais d’exclusion sociale. Les bonnets de bain n’étaient pas adaptés à ma chevelure et finissaient par craquer. Impossible de se baigner sans. Alors je finissais seule, assise dans mon coin.
«A 17 ans, je vis ma première discrimination capillaire au travail. J‘étais alors hôtesse d’accueil dans un hôtel nîmois et j’avais décidé d’imiter une collègue aux cheveux raides en faisant une demi-queue. Ça revient à attacher les cheveux sur le dessus et les laisser lâchés en dessous. J’avais à peine passé le palier de l’hôtel que le directeur a débarqué. “Tu as deux options : soit tu rentres chez toi changer de coupe, soit tu ne viens pas travailler.” Humiliée, je suis rentrée chez moi et j’ai fait rapidement un chignon par peur de perdre mon travail. Je ne digère toujours pas la différence de traitement entre ma collègue aux cheveux lisses et moi.
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«Deux ans plus tard, rebelote lors d’une séance de coaching d’entretien d’embauche dans une école privée à Montpellier. Tout se passait très bien jusqu’à ce qu’à la fin les recruteurs me disent “Kenza, par contre, les cheveux frisés ça ne fait pas propre, ça fait sauvage et négligé !” Après avoir encaissé le choc,