Menu
Libération
Témoignage

Fier·es d’être chauves : «J’ai aussi le nez cassé, est-ce que pour autant je vais le refaire ?»

Article réservé aux abonnés
Ils et elles racontent à «Libé» leur rapport décomplexé à leur crâne chauve dans une société où la boule à Z n’est pas pensée pour être arborée avec fierté. Dans le quatrième épisode de notre série, Jordan narre avoir pris très tôt les devants de sa calvitie.
«La première fois que je sors, je suis frappé par la sensation du vent sur mon crâne. C’est particulier mais très agréable, ça me provoque un sentiment de liberté», raconte Jordan. (Sol Stock/Getty Images)
par Loïs Hamard
publié le 12 juin 2025 à 7h09

Pour ne rater aucun témoignage, aucune histoire, inscrivez-vous à notre nouvelle newsletter «Vécu».

Redouté par les hommes, à l’instar d’Edouard Philippe, stigmatisée pour les femmes : arborer un crâne nu est symbole d’un détachement vis-à-vis du regard d’autrui. Dans l’imagerie collective, être chauve résulte forcément d’un cancer ou d’une calvitie. Mais rien n’empêche aux dégarnis de l’assumer. Dans cet épisode, Jordan (1), 28 ans, éducateur à Rennes, a préféré se raser ses cheveux avant que la calvitie ne lui tombe «comme un cheveu sur la soupe».

«Jusqu’à mon entrée dans la vie adulte, j’ai des cheveux normaux, même relativement longs. Puis la calvitie s’invite. Au début, je peux encore laisser pousser mes cheveux pour dissimuler les endroits qui se dégarnissent. Mais arrive le moment où ce n’est plus possible. Alors je coupe de plus en plus court. Devant le miroir, j’explore, seul, les changements. J’ai besoin de prendre ce temps pour appréhender ce nouveau moi qui émerge dans la glace avant d’affronter le regard d’autrui.

«Au détour d’une discussion avec un copain aussi touché par la calvitie, je sors en rigolant “il va bientôt falloir qu’on se rase les chev