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Libération
Témoignage

Fier·es d’être chauves : «Me raser les cheveux m’a réconciliée avec une partie de moi que je détestais»

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Ils et elles racontent à «Libé» leur rapport décomplexé à leur crâne chauve dans une société où la boule à Z n’est pas pensée pour être arborée avec fierté. Dans le cinquième épisode de notre série, Léa se sent bien dans sa féminité les cheveux complètement ras.
Dans l’imagerie collective, être chauve résulte forcément d’un cancer ou d’une calvitie. (Husam Cakaloglu/Getty Images)
par Loïs Hamard
publié le 13 juin 2025 à 11h53

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Redouté par les hommes, à l’instar d’Edouard Philippe, stigmatisée pour les femmes : arborer un crâne nu est symbole d’un détachement vis-à-vis du regard d’autrui. Dans l’imagerie collective, être chauve résulte forcément d’un cancer ou d’une calvitie. Mais rien n’empêche aux dégarnis de l’assumer. Dans cet épisode, Léa, tatoueuse de 25 ans à Paris, rase ses cheveux toutes les semaines depuis ses 14 ans : une libération.

«La première fois que je me rase les cheveux, j’ai 14 ans. Ma mère est en déplacement professionnel, je me retrouve seule chez moi, avec mes idées et mes envies plus ou moins impulsives. Cela fait un moment que je parle de ma volonté de me raser les cheveux, mais on me répète toujours : “Garde tes beaux cheveux, ça ne se fait pas en tant que fille.

«Alors ce matin-là, je profite de ce que ma mère ne soit pas là pour réaliser ce rêve. Avoir pris cette décision, c’est un des actes les plus marquants de ma vie. Au début, ça me fait bizarre d’avoir le crâne rasé, parce que ce n’est pas anodin. Pour autant, très vite, je ressens une intense sensation de sérénité