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Libération
Témoignage

Fier·es d’être chauves : «Une fois qu’on a tout rasé, on a passé le plus dur»

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Ils et elles racontent à «Libé» leur rapport décomplexé à leur crâne chauve dans une société où la boule à Z n’est pas pensée pour être arborée avec fierté. Dans le deuxième épisode, Morgan raconte comment il a appris à aimer sa «chauvitude» plutôt qu’à subir sa calvitie.
«Ce que j’aimerais dire à tous les hommes qui sont dans le déni, c’est de franchir le cap.» (White Packert/Getty Images)
par Loïs Hamard
publié le 10 juin 2025 à 7h40

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Redouté par les hommes, à l’instar d’Edouard Philippe, stigmatisée pour les femmes : arborer un crâne nu est symbole d’un détachement vis-à-vis du regard d’autrui. Dans l’imagerie collective, être chauve résulte forcément d’un cancer ou d’une calvitie. Mais rien n’empêche aux dégarnis de l’assumer. Dans cet épisode, Morgan, 39 ans, salarié d’un cabinet de recrutement à La Rochelle, ne se projette plus avec des cheveux.

«Je compare souvent ma photo de passeport prise à 25 ans, avec la tête que j’ai maintenant. Forcément, les gens ne me reconnaissent pas, mais certains me disent que ça me rajeunit. A l’époque, mes cheveux perdent en épaisseur. J’en ai encore, mais je sens que la calvitie arrive. Je m’y prépare en les taillant de plus en plus court. Puis quand l’épidémie de Covid arrive et que les coiffeurs ferment, j’achète une tondeuse, j’enlève tous les sabots et j’y vais, je rase à blanc.

«Il arrive à ma fille de 5 ans et demi de confondre une photo de moi enfant avec les siennes. Elle me demande toujours où sont mes cheveux, je lui réponds qu’ils sont tombés sur sa tête, preuve e