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LGBT+

Influenceurs : le règne des african queer

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Face à un environnement communautaire parfois discriminatoire qui loue une «virilité exacerbée», des influenceurs noirs francophones et gender fluide s’imposent et s’émancipent via les réseaux sociaux et une créativité débridée.
Cleeveland, 449 000 followers sur Instagram, né en Guyane d’un père guyanais et d’une mère brésilienne, à Villejuif, 30 août. (Emma Burlet/Libération)
par Katia Dansoko Touré et photo Emma Burlet
publié le 14 septembre 2024 à 8h57

On ne compte plus le nombre de célébrités étiquetées «gender fluid», qu’elles soient gays ou non, au regard de leurs looks. Mais voilà, ces coups d’éclat, largement documentés par les gazettes, sont souvent le fait de personnalités blanches ou, quand elles sont noires, afro-américaines. Alors, où sont les francophones ? Depuis la fin des années 2010, au-delà de la ball culture et de la scène drag, des trublions de la gender fluidité non-blanche et made in France ont investi les réseaux sociaux, Instagram et TikTok en tête. La plupart appartiennent à la génération Z – personnes nées depuis la fin des années 90 – et se sont constitués une fan base à partir d’un contenu mêlant vidéos poilantes, tutos make-up ou coiffure et un goût certain pour la mode. Le tout infusé de leur culture d’origine, africaine ou antillaise.

Lago Cedrick, 23 ans, né en Côte-d’Ivoire, fait partie de ceux-là avec plus de 500 000 personnes abonnées à «Lago Serge» et «Lago Vlog», ses deux comptes Tik Tok. Celui qui ne supporte par les «crevitos» (terme communautaire pour désigner les hommes qui n’ont pas d’argent pour entretenir leur partenaire), publie des vidéos loufoques où, notamment, il comme