Ivan, 73 kilos pour 1,83 mètre, affiche sur ses réseaux des pecs et abdos saillants. Pourtant, cette plastique, fruit de trois ans de musculation dans une salle parisienne à raison de cinq séances par semaine, d’un coaching personnalisé et d’une alimentation contrôlée via une application dédiée, n’est pas encore au goût du trentenaire. «En un an, j’ai pris 4 kilos. Ça motive, mais je n’ai pas encore atteint mes objectifs pour me trouver bien dans le miroir», affirme ce prof d’histoire-géo dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Son but : 80 kilos tout en muscles. «Je me suis toujours considéré comme trop mince, poursuit Ivan. Or la culture gay demande de renvoyer une bonne image de soi. Je me muscle pour m’accepter.»
Si la motivation d’Ivan va au-delà des considérations esthétiques, elle s’ajoute à toutes les raisons (être en bonne santé, recherche d’estime de soi, etc.) qui conduisent désormais, selon le cabinet de consulting Deloitte, un peu plus de 6 millions de Français, en majorité entre 25 et 35 ans, à pousser plusieurs fois par semaine les portes d’une salle de sport. Au nombre de 4 500 dans l’Hexagone, ces véritables usines de la forme, dont un tiers sont aux mains de grandes enseignes (L’Orange bleue, Basic Fit, Fitness Park), ont généré un chiffre d’affaires estimé à 2,6 milliards d’euros en 202