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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

Petites à tout prix : à qui les grandes femmes font-elles peur ?

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Le traitement inhibiteur de croissance prescrit dans les années 1990 à 2010 à des adolescentes belges dont la taille dépassait les standards reflète un a priori inscrit dans l’inconscient collectif : le féminin doit rester mesuré. En tout cas inférieur au masculin.
«L'asperge», collage de Solange Gautier dans sa série de 2018 «Légumes en folie». (Solange Gautier/www.lacollection.eu)
publié le 11 mars 2025 à 17h36

On l’apprend par Courrier international, qui relaie un article du quotidien belge néerlandophone De Standaard : dans les années 90 et jusque dans les années 2010, des adolescentes de 11 ans se sont vu prescrire, en Belgique, un traitement hormonal car leur taille dépassait «de plus de 2,5 écarts types les courbes de croissance – des courbes basées sur des moyennes, et non sur des risques pour la santé». Pendant deux ans en moyenne, ces gamines ont dû ingérer quotidiennement de l’éthinylestradiol, une hormone synthétique présente également dans la pilule contraceptive, à un dosage massif, «généralement 200 microgrammes, soit l’équivalent de sept pilules contraceptives ou d’une pilule du lendemain».

Une «bombe hormonale», résume De Standaard, avec, souvent, des effets secondaires délétères : accélération de la puberté, prise de poids rapide, vergetures et parfois une croissance mammaire anormale, des nausées, des maux de tête, des états dépressifs. Sans compter, à long terme, le risque d’une fertilité réduite. Une étude