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Réseaux sociaux: le maquillage, toute une palette pour l’affirmation de soi

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Du simple tutoriel en ligne aux créations saisissantes de «make-up artists», la pratique, loin d’être futile, est vecteur d’inclusivité, d’expression de singularités, et témoigne de notre rapport au monde.
Spécialisée dans le «maquillage 3D», Ines Alpha a collaboré avec Christian Dior. (Ulrich Zinell)
par ERIC LORET
publié le 8 février 2022 à 5h24
(mis à jour le 11 février 2022 à 12h34)

Si vous pratiquez Instagram et, plus encore, si TikTok vous a happé durant les confinements, vous êtes forcément tombé sur des tutoriels de maquillage. Des conseils de «routines» de soin (nettoyage, hydratation, etc.) bien sûr, mais aussi des make-up artists qui jouent du trompe-l’œil, peignent leur visage en burger ou en licorne sous les hashtags #illusionmakeup ou #creativemakeup. Au bout de quelques scrolls, vous avez compris que le maquillage possède deux fonctions contradictoires : révéler et camoufler. Mais qu’en fait, c’est la même chose. Et que derrière son aspect futile ou parfois grotesque, il témoigne de la façon dont nous nous représentons le monde et nous-mêmes.

Bien entendu, la plupart des tutos maquillage proposent très simplement des techniques pour améliorer ses traits et corriger ses défauts. Le fameux contouring, en particulier, permet d’affiner un nez, abaisser un front ou rajeunir un œil par des jeux de lumière. Ce genre de «ravalement de façade» a toujours eu mauvaise presse et la célèbre maquilleuse britannique Lucia Pieroni (Balenciaga, Givenchy, Alexander McQueen, etc.) déclare volontiers que cette esthétique «très lourde, supersculptée», qui est à la mode «à cause d’Instagram et que les kids font dans leur chambre», rend les visages «souvent pires, ou étranges». Pourtant, le caractère inclu