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Tatouages, piercings… L’intime dans la peau : «Ce n’était pas fait pour plaire à qui que ce soit ou pour faire beau»

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Témoignages - Corps et beautédossier
Ils ou elles se sont fait tatouer ou percer pour se réapproprier leur corps ou ne pas oublier un événement marquant de leur vie. Ils ou elles racontent à «Libé» le sens particulier de l’une de leurs modifications corporelles. Dans notre troisième épisode, Gwendoline, 49 ans, plasticienne à Guingamp, voit dans ses tatouages faciaux une protection.
«Le tatouage est pour moi toujours resté du gratouillage», raconte Gwendoline (qui n'est pas la personne sur la photo). (Jeanne Pieprzownik/Libération)
publié le 16 avril 2024 à 7h37

Piercings et tatouages existent depuis la nuit des temps. Et si elles ne revêtent plus un caractère initiatique, les modifications corporelles sont de nos jours un moyen de s’approprier son corps et d’affirmer son individualité en inscrivant dans sa chair un évènement intime ou un trait de personnalité. Des tatoués et percés racontent à Libé le sens particulier d’une de leurs bodmods.

«A la vingtaine, je me suis fait le front. J’avais commencé à me faire tatouer à 13 ans un personnage de la Quête de l’oiseau du temps [une BD d’heroïc fantasy, ndlr], on était dans les années 80, Rennes était une ville culturellement vivante et j’étais depuis toute jeune attirée par son côté punk. J’avais aussi des piercings. Mais le tatoueur n’était pas très chaud. A l’époque, à part les Maori, on voyait rarement des tattoos au visage. Donc on a fait en sorte qu’il puisse être dissimulé si mes cheveux repoussent car j’étais rasée. C’est une étoile du chaos, avec une lune et un soleil autour, dessiné comme un serre-tête. L’ornement était travaillé en pointillé. Il m’avait aussi mis des touches de blanc et de violet. Plus tard, quand j’ai prolongé ce tatouage sur mes joues, j’ai rajouté des couleurs pastel.

«En fait, j’ai toujours eu un côté hyper doux et dur à la