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Témoignage

Tatouages, piercings… L’intime dans la peau : «J’ai voulu représenter mon père mort sous plusieurs formes sur mon corps»

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Ils ou elles se sont fait tatouer ou percer pour se réapproprier leur corps ou ne pas oublier un événement marquant de leur vie. Ils ou elles racontent à «Libé» le sens particulier de l’une de leurs modifications corporelles. Dans notre premier épisode, Laura, 31 ans, coiffeuse et barbière à Paris, qui porte la mémoire de son père sur sa jambe et ses côtes.
Laura et ses tatouage, le 7 avril à Bagnolet. (Jeanne Pieprzownik/Libération)
par Balla Fofana et photo Jeanne Pieprzownik
publié le 13 avril 2024 à 9h10

Piercings et tatouages existent depuis la nuit des temps. Et si elles ne revêtent plus un caractère initiatique, les modifications corporelles sont de nos jours un moyen de s’approprier son corps et d’affirmer son individualité en inscrivant dans sa chair un évènement intime ou un trait de personnalité. Des tatoués et percés racontent à Libé le sens particulier d’une de leurs «bod mods».

«Si j’ai aujourd’hui j’ai presque une centaine de tatouages, je le dois à mon père que j’ai perdu quand j’avais 13 ans. Gamine déjà, il m’emmenait dans des réunions de motards, de férus de tatouages. J’ai directement été fascinée par cet univers. Je n’avais qu’une hâte, c’était atteindre mes 18 ans et me lancer, malgré les réprobations de ma mère.

«Mes tatouages les plus intimes et personnels ce sont ceux qui sont liés à mon père. J’ai voulu le représenter sous plusieurs formes. Le premier tatouage que j’ai fait en sa mémoire c’est un phénix, qui va de mon pied jusqu’au mollet. On voit un phénix qui prend son envol et ça incarne mon père qui s’est fait incinérer. J’ai choisi cet oiseau mythologique immortel, qui est connu pour renaître de ses cendres, parce que c’est ma façon de dire que mon père est toujours dans mon cœur. Malgré sa disparition je l’imagine renaître a