Menu
Libération
Reportage

Boxe anglaise : coup de jeune sur le ring

Article réservé aux abonnés
Jeux olympiques de Rio 2016dossier
Le «noble art» attire de plus en plus de jeunes filles et garçons. Au Ring Olympique de Fosses, dans le Val-d’Oise, on loue une discipline qui défoule et permet de canaliser le stress du quotidien, loin de l’image de «sport de voyous» qui lui a longtemps été accolée.
Aliyah, 6 ans, bande ses mains avant d'enfiler les gants de boxe. (Clémence Losfeld /Libération)
publié le 26 novembre 2022 à 15h01

Les deux petites couettes d’Aliyah s’agitent alors que la fillette de 6 ans enchaîne corde à sauter, squat, pompes, gainage. Sans broncher. «On parle pas ! Ceux qui s’arrêtent, c’est dix squats !» prévient de sa grosse voix Cédric Couvercelle, l’entraîneur. Ce que préfère Aliyah vient ensuite, quand elle enfile enfin ses gants. «J’aime bien donner des coups», sourit-elle, toute de rose vêtue.

Aliyah a entamé en septembre sa toute première année de boxe anglaise, une spécialité où on utilise seulement les poings pour frapper, au club Ring olympique de Fosses, dans le Val d’Oise. Autour du ring, une vingtaine d’enfants de moins de 14 ans se défoulent, dont un tiers de filles. Dans ce club comme au niveau national, la boxe fait de plus en plus d’adeptes chez les enfants. En 2021, ils représentaient même 60 % des licenciés en France, contre 37 % en 2012. Un record. Désormais, un boxeur sur sept n’est pas encore rentré en classe de cinquième.

Des résultats étincelants

Enfiler des mini-gants, est-ce si récent ? «La boxe était déjà pratiquée par les enfants dans l’Antiquité», rappelle Jean-Manuel Roubineau, auteur d’A poings fermés. Une histoire de la boxe antique (1). Dès le VIIe siècle avant notre ère, des enfants de 12 à 18 ans pouvaient s’affronter dans une épreuve olympique dédiée. «A l’époque, on frappait avec toute la main : le bout des doigts, les deux tranches, les côtés du poing, la main plate contre le visage, sur le sommet du crâne…» retrace le maître de conféren