Elle est assise au dernier rang de l’église de l’université «la Catho», à Lille. En cette fin d’année scolaire, il ne reste qu’une trentaine de jeunes à assister à cette célébration. Silhouette menue, lunettes rondes, Claire, 21 ans, suit avec une ferveur particulière les scansions de la messe. Elle connaît la liturgie par cœur et reproduit avec grande attention les gestes du rituel. Après l’eucharistie, elle s’assied sur le sol, recroquevillée sur ses Dr. Martens, dans un état de profond recueillement. Claire, pourtant, n’a pas grandi dans un milieu croyant ni pratiquant. Son père est juif et sa mère est de culture catholique, mais tous deux se considèrent comme athées. Elle fait partie des 12 160 jeunes et adultes (1) qui ont été baptisés à Pâques en 2024, soit 3 836 personnes de plus qu’en 2023 selon les chiffres de la Conférence des évêques. Parmi les données prouvant cette progression, entre 2023 et 2024, 36 % des baptisés adultes avaient entre 18 et 25 ans, alors qu’ils ne représentaient que 23 % avant la pandémie – une progression de plus de 150 % en cinq ans. Et la hausse des baptêmes adolescents (plus de 5 000) est de presque 50 % d’une année sur l’autre.
«J’ai eu une période difficile à la fin de mon année de seconde, raconte Claire à la sortie de la messe. Une nuit, j’ai fait un rêve avec Dieu, et le matin, j’allais beaucoup mieux. J’en ai parlé à un ami qui m’a dit : “Eh bien écoute, je vais t’emmener à ta première messe.” Et j’ai adoré.» Elle commen