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Libération
Chronique «C'est reparty»

Cha Gonzalez : «La nuit, les gens sont plus vulnérables»

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LGBT +dossier
Organisateurs, DJ, gérants d’établissements, noctambules, observateurs… Chaque mercredi, «Libé» donne la parole à celles et ceux qui vivent pour et par la nuit. Aujourd’hui, la photographe, collaboratrice de «Libé», «Elle» ou «l’Obs», qui documente depuis dix ans les teufs libres et queers parisiennes.
Cha Gonzalez dans un festival dans les Cévennes, en 2020. (Guillaume Blot)
publié le 27 septembre 2023 à 18h08

Saisir l’essence de la fête alternative, souvent queer, son énergie incandescente et son atmosphère vaporeuse. Voilà ce qui anime depuis dix ans la photographe parisienne Cha Gonzalez, 38 ans. La collaboratrice de moult titres de presse – Libé depuis 2016, mais encore Elle, l’Obs, le Monde, le Temps, entre autres – a tiré de cette immersion participante dans la teuf libre une série, Abandon, finaliste du prix Virginia en 2018 et lauréate de la Grande commande photo de la Bibliothèque nationale de France quatre ans plus tard. 200 clichés évanescents d’extases collectives captés dans des squats, des clubs et autres espaces d’expression marginaux de la teuf libre ou queer. «Je ne fais pas les photos d’une époque, tout le côté mode de la fête est à l’opposé de ce qui m’intéresse. Ce qui compte pour moi, c’est le côté intemporel. Photographier la fête comme je pense qu’elle a toujours existé», raconte la raveuse, tout autant fêtarde que casanière.

Initiée au clubbing dans les entrailles du Rex (IIe arrondissement de Paris) au tournant des années 2010, où la jeune diplômée de l’Ecole des arts déco sortait danser jusqu’au lever du jour, le plus souvent seule, Cha Gonzalez a d’abord documenté les nuits de Beyrouth, au Liban, où elle a grandi et connu ses premiers émois festifs dans une boum. Avant de faire les nuits du nord-est parisien