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Libération
Ça sent le sapin

225 000 jouets «dangereux» détruits en 2023 par la Répression des fraudes, le e-commerce particulièrement concerné

Dans son rapport annuel, la Répression des fraudes, a révélé ce lundi 16 décembre qu’elle avait jugé en 2023 plus de 225 000 jouets commercialisés «non conformes» ou «dangereux». Les problèmes sont «plus fréquents» sur les sites internet et les distributeurs non spécialisés dans les jouets.
Un technicien de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) étire une peluche pour observer la résistance des coutures dans un laboratoire à Villeneuve d'Ascq, vendredi. (François Lo Pres/AFP)
publié le 16 décembre 2024 à 11h40

Il n’y aura pas de bulles, lumineuses mais dangereuses, à Noël. Plus de 225 000 jouets non conformes et «dangereux» - dont ce fameux pistolet à bulles - ont été détruits en France au cours de l’année 2023, révèle dans son bilan annuel, publié ce lundi 16 décembre, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les résultats font d’abord ressortir un plus grand nombre d’anomalies - 184 000 jouets ont été détruits en 2022 - et particulièrement sur les produits vendus via des places de marché en ligne.

Les contrôles sur des jouets vendus en magasin comme sur les sites de vente en ligne se font, d’après François Sobry, porte-parole de la DGCCRF, sur «un très large panel d’acteurs tout au long de l’année, et à tous les maillons de la chaîne : la fabrication lorsqu’elle intervient en France, l’importation et la distribution». En 2023, «plus de 2 000 établissements» ont reçu la visite de la DGCCRF, et 28 % ont présenté «des manquements de différentes natures, un taux stable sur les dernières années. Ces résultats d’enquête ont ainsi justifié 407 avertissements, 93 injonctions de mise en conformité et 18 procédures pénales», indique le communiqué de la Répression des fraudes.

Parmi les jouets étudiés, 19 % ont été déclarés dangereux

L’entreprise qui relève du ministère de l’économie précise que les principales causes de dangerosité sont «la présence de petits éléments dans les jouets destinés aux enfants de moins de 3 ans, et d’accès au rembourrage fibreux dans les peluches qui font courir des risques de suffocation». Lors de leurs contrôles, les enquêteurs ont décidé dans près de 700 cas de réaliser des «prélèvements» de jouets pour leur faire subir en laboratoire des tests mécaniques, chimiques ou encore d’inflammabilité : «47 % ont présenté des non-conformités, et 19 % se sont révélés dangereux».

Plus globalement, «les problèmes demeurent plus fréquents parmi les distributeurs non spécialisés, et sur certains sites internet», est-il précisé. Pour les 70 produits provenant uniquement de 13 plateformes d’e-commerce - qui ne sont pas citées nommément - ce pourcentage grimpe à «des taux préoccupants», soit «79 % de jouets non conformes dont 36 % dangereux».

Mais François Sobry souligne que «si ce taux peut apparaître élevé, c’est le ciblage qui l’explique : les prélèvements ne sont pas réalisés au hasard, mais sur des jouets qui sont les plus suspectés» de non-conformité et de dangerosité comme les peluches, les déguisements ou encore les jeux à piles, et ces résultats ne sont donc «pas généralisables à l’ensemble des jouets vendus».

Parmi les produits détruits, la DGCCRF cite trois exemples : «un pistolet à bulles lumineux dont les piles étaient trop aisément accessibles, ce qui posait un risque d’absorption et de suffocation ; des ballons de baudruche qui contenaient des substances cancérigènes au-dessus des seuils réglementaires ; un déguisement dont les cordons présentaient un risque de strangulation».