Menu
Libération
Féminisme

A Paris, un atelier de réparation électroménager en non-mixité : «Maintenant, j’hésiterai moins à essayer !»

Article réservé aux abonnés
Quand le lave-vaisselle fuit, que le grille-pain ne s’allume plus ou que le frigo rend l’âme, c’est la panique. Encore plus lorsque l’on est une femme qui n’a pas été éduquée aux outils et techniques de réparation, souvent par sexisme. L’association Spareka propose des ateliers de réparation en non-mixité, afin de permettre à toutes les participantes de savoir détecter les pannes les plus courantes, les prévenir et même les réparer.
Lors d'un atelier de réparation de l'association Spareka. (Gabrielle Meulle )
par Gabrielle Meulle
publié le 9 juin 2024 à 18h32

Samedi 8 juin, il est 10h30. Elles sont un peu plus d’une vingtaine, réunies à l’Académie du climat, à Paris (IVe arrondissement), pour apprendre à réparer leurs appareils électroménagers. Toutes générations confondues, elles sont assises sagement en demi-cercle, certaines carnet de notes à la main pour être sûres de ne rien oublier. Debout face au groupe, Balqis, 27 ans, technicienne itinérante, se présente : «Pendant cinq ans, j’ai été la seule technicienne de tout le Grand Ouest.» Les questions fusent : «Ce n’était pas trop dur ?» «Comment les gens réagissaient quand tu arrivais chez eux pour réparer ?» Balqis sourit : «Je ne vous cache pas que ça a été difficile, on m’a déjà claqué la porte au nez…» Place maintenant à la pratique. Les mains posées sur une machine à laver démontée, Balqis explique : «Avant de dévisser quoi que ce soit, on regarde bien le type de vis. Acier, plastique, tête cylindrique ou hexagonale…» Plusieurs boîtes avec des tournevis et des embouts circulent.

Joyeuses, certaines l’avouent, elles n’avaient jamais tenu un outil entre leurs mains. «Je suis venue spécialement pour ça. Pour qu’il n’y ait aucun homme qui me dise “Ah moi je sais faire” et qui me montre. Je voulais apprendre et faire par moi-même», explique avec enthousiasme Jacinthe, 40 ans. Car l’atelier, proposé par l’association Spareka, n’est ouvert qu’aux femmes. Dans un éclat de rire, son amie Ellie renchérit : «C’est vrai qu’on se sent plus à l’aise