Des cinq étoiles comme s’il en pleuvait. En une journée, à la fréquentation pourtant habituelle, les avis positifs affluent sur la page Google de l’établissement de Matthieu (1), il y a quelques semaines. «On passait de cinq, six avis déposés par jour à dix, douze, du jour au lendemain», raconte le restaurateur parisien. La bonne surprise ne dure pas. Rapidement, le trentenaire remarque que, de manière inhabituelle, de nombreux avis sont déposés sans commentaire, avec juste des étoiles.
Avant de découvrir deux avis négatifs, qui le font sursauter : les internautes mécontents expliquent avoir été incités, sur les réseaux sociaux, à laisser un avis positif sur son restaurant, moyennant rémunération. Et accusent le propriétaire de vouloir trafiquer sa note. Matthieu tombe des nues. Lui qui est particulièrement attentif aux commentaires laissés sur son établissement n’a jamais tenté de gonfler artificiellement sa visibilité en ligne.
«Gros impacts de réputation»
Le cas de Matthieu n’est pas isolé. Le phénomène est «clairement identifié» par le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), pour qui les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie sont les «victimes collatérales» de ces pratiques qui pullulent en ligne. Le principe est simple : la personne ciblée, un internaute lambda, est contactée par téléphone (souvent via des numéros internationaux), SMS, sur WhatsApp ou les réseaux sociaux. On lui propose d’être payé pour réaliser des tâches simples en