Dans une bonne partie de l’Hexagone, les mois de mai et de juin ont été marqués par la pluie et la grisaille. Côté dégaine, les imperméables, doudounes, sweat à capuches, bottes et autres fringues d’hiver jouent les prolongations. Outre ces considérations vestimentaires, le principal enseignement que l’on peut tirer de ce printemps maussade est le suivant : l’absence de soleil dans la moitié nord du pays a des conséquences sur les comportements d’achat des Français. Dans les rayons des supermarchés, alors que les chariots devraient être bourrés de glaces ou de crème solaire, ce sont plutôt les produits d’hiver qui profitent de la légère embellie sur le climat de consommation du mois de mai.

Selon l’étude sur les ventes hebdomadaires (du 10 au 16 juin) de produits de grande consommation publiée par le cabinet d’analyses Circana, les sorbets et crèmes glacées en vrac sont en chute de 39,1 %, les glaces individuelles de 42 %. Les enseignes de grande distribution font le même constat. «Ces quatre dernières semaines, les ventes de produits d’hiver, raclette, choucroute, petit salé… enregistrent une variation de + 300 % par rapport à la même période en 2023 en moyenne nationale», détaille un porte-parole d’Auchan à Libération. Le distributeur note tout de même des disparités Nord-Sud. Même son de cloche du côté de Carrefour. «Nous observons une augmentation des ventes sur des produits davantage consommés en hiver. A titre d’exemple, les ventes de potages connaissent une hausse de 12,6 % par rapport à la même période l’année passée (mai-juin).» La chaîne d’hypermarchés ajoute que «les ventes de tablettes de chocolat ont-elles connu une augmentation de 19,6 %».

Vous l’aurez compris : ce qui amène un peu de chaleur et de réconfort est plébiscité. A l’inverse, les diminutions de ventes d’insecticides (-49 %) et de produits solaires (-51,5 %) viennent confirmer que foutre les pieds dehors sur son temps de loisir relève du défi de Koh-Lanta.