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Fil à retordre

Ecoscore sur les vêtements : l’étiquette attendue pour cet été

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L’affichage du coût environnemental des vêtements a été validé par la Commission européenne ce vendredi 16 mai, permettant son déploiement en France dans les prochaines semaines. Comme le Nutri-Score, l’étiquetage n’est pas obligatoire.
La mode est l'une des industries les plus polluantes au monde. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 16 mai 2025 à 18h40

Acheter des vêtements tout en ménageant un peu plus la planète. C’est le pari audacieux de cette petite étiquette, à la manière d’un Nutri-Score, voulant rendre visible l’invisible : le coût écologique d’un tee-shirt ou d’un jean. Cet affichage facultatif sur les textiles a été validé ce vendredi 16 mai par la Commission européenne, a annoncé le ministère français de la Transition écologique, ce qui devrait permettre son déploiement en France «dès le second semestre».

Cet écoscore est «une arme efficace pour l’Etat pour réduire l’impact environnemental, économique et social désastreux d’une ultra fast-fashion produite dans des conditions bien moins exigeantes qu’en France ou en Europe», souligne la ministre Agnès Pannier-Runacher dans un communiqué, rappelant que l’industrie textile est «l’une des plus polluantes au monde». La mise en place de ce dispositif s’inscrit dans un contexte difficile pour les marques textiles européennes et françaises qui subissent notamment la concurrence agressive des géants chinois SheIn et Temu.

En plus de permettre aux consommateurs d’acheter leurs vêtements en toute conscience, l‘affichage environnemental a également pour vocation, selon Agnès Pannier-Runacher, de «protéger» les «emplois» en France. Une proposition de loi réglementant la «fast fashion», examinée au Sénat à partir du 2 juin, ira «également en ce sens», promet la ministre. Mais le dispositif doit encore être validé par le Conseil d’Etat et entrera en vigueur «juste avant» ou «juste après» la trêve estivale, précise le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Soit aux alentours de cet été.

Basé sur le volontariat

En revanche, pas de révolution à prévoir. L’affichage de cette étiquette est basé sur le volontariat – et il y a fort à parier que les enseignes les plus climaticides ne souhaitent pas le révéler aux yeux de tous. Le ministère français justifie ce caractère non obligatoire par la volonté de ne pas «fragmenter» le marché européen, ce qui aurait pu «rendre réticente la Commission européenne à valider le dispositif».

L’écoscore, initialement prévu par la loi Climat et Résilience (2021), devait à l’origine être obligatoire dès 2024. Mais le projet avait pris du retard, notamment face aux réticences de certains professionnels du secteur textile. La méthode de calcul de l’affichage environnemental des vêtements s’appuie notamment sur celle du PEF (Environmental Footprint Methods), recommandé par l’Union européenne, qui comprend 16 critères dont les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau ou la toxicité.