«On commence ça comme on commence à fumer, j’ai l’impression : c’est intrigant à travers les autres, on a bien envie de tester…» Pia, 21 ans, a une addiction particulière : c’est une férue de mots fléchés. Chaque été, entre deux siestes et une séance de plage, l’étudiante, crayon à papier en main, œil plissé, s’autorise le plaisir de s’en griller une. Son carnet – «niveau 4 max, pour l’instant» –, elle l’emmène partout et peut passer «des heures dessus» : «Ça me donne l’impression de passer le temps sans en perdre, à des moments où, sans ça, je serais sûrement sur mon téléphone.» Comme Pia, des millions de Français s’adonnent à ce plaisir, particulièrement durant les congés estivaux : au total, 6,4 millions d’exemplaires ont été vendus en France en 2024.
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Mais si Pia est une fidèle cruciverbiste, il lui arrive de rêver à des grilles «moins redondantes» et «plus personnelles». C’est le pari qu’ont fait Louise Peiffer et Dior Beye, avec l’aide d’Yves Cunow, dans leur nouveau cahier de mots fléchés paru le 15 juin, Grillé. Leur projet est parti d’un constat : «Les grilles ne sont pas comme un vêtement, où l’offre est multiple et chacun se distingue par celui qu’il ou elle a choisi. Tout le monde achète les mêmes, au même endroit, et on n’en parle jamais. On s’est dit que ce serait marrant de partir en vacances avec un cahier qui nous ressemble. Donc pourquoi pas le créer ?»
«L’époque des grilles d’auteurs est révolue»
«Les cahiers habituels sont totalement industrial