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Italie : Ferrero annonce un Nutella 100% végétal

A l’occasion des 60 ans de sa pâte à tartiner, l’entreprise italienne lancera cet automne une gamme entièrement végétale, sans préciser le nouvel ingrédient. Une façon de (re)conquérir le cœur des intolérants au lactose et des végans, mais pas de remise en question de l’huile de palme pour autant.
La nouvelle recette, dont le brevet a été déposé en décembre auprès du ministère des Entreprises et du Made in Italy, n’a pas encore été dévoilée. (Beata Zawrel/NurPhoto via AFP)
publié le 27 mai 2024 à 15h46

Il y a soixante ans, en avril 1964, dans le Piémont, la famille Ferrero lançait sa confiserie phare, inspirée du gianduja turinois : le Nutella. Inventée quinze ans plus tôt, la pâte à tartiner chocolatée, qui s’exporte désormais à travers le monde et en particulier en France, reposait alors sur une recette originale simple. De l’huile de palme – dont la date d’introduction est inconnue –, beaucoup de sucre, des noisettes, une lichette de cacao, du lait écrémé en poudre, des émulsifiants – de nos jours des lécithines de soja – et de l’arôme de vanille. Entre autres créations de produits dérivés, comme la glace au Nutella, l’empire italien a décidé de moderniser sa gamme pour s’adapter «aux exigences du marché», selon le média en ligne Il Fatto Alimentare. Autrement dit, en commercialisant un Nutella végan.

Annoncé pour cet automne, qu’en Italie pour l’instant, ce «Nutella plant based» – 100% végétal donc – ne contiendra plus de produits laitiers. Mais la nouvelle recette, dont le brevet a été déposé en décembre auprès du ministère des Entreprises et du Made in Italy, n’a pas encore été dévoilée, laissant planer toutes les questions imaginables sur l’ingrédient (à mettre au pluriel ?) qui s’y substitue. «L’hypothèse la plus probable est qu’il soit remplacé par du lait de soja en poudre qui ressemble beaucoup au lait écrémé en poudre, projette néanmoins le journal en ligne indépendant spécialisé dans les questions alimentaires. D’un point de vue organoleptique, la nouvelle crème aux noisettes Ferrero pour végétaliens sera probablement très similaire à l’originale. Les coûts des matières premières devraient peu varier, voire diminuer.»

Pas de remise en cause de l’huile de palme

De quoi, pour la firme qui ne connaît pas la crise, espérer conquérir de nouveaux clients, végans et autres intolérants ou allergiques au lactose, aussi courtisés par ses concurrents, à l’instar de Nocciolata pour le bio. De plus en plus nombreux en France, ils ne détrônent toujours pas les produits Ferrero qui concentrent les deux tiers du marché des pâtes à tartiner, malgré une légère décrue ces dernières années. En revanche, pas de remise en cause de l’ingrédient le plus contesté de ses pots très sucrés, à savoir l’huile de palme, dont le business pas très très vert est responsable de la déforestation en Indonésie par exemple.

Mais le virage végétal du Nutella fait écho aussi à la bataille des confiseurs qui secoue la péninsule depuis l’automne dernier, rappelle la Repubblica. A savoir, le litige qui oppose depuis l’automne dernier à Bruxelles les chocolatiers turinois à la multinationale Caffaril-Lindt. Les premiers souhaitent en effet faire reconnaître comme indication géographique protégée (IGP) la recette du gianduja de Turin avec un cahier des charges strict – c’est-à-dire des noisettes du Piémont et sans poudre de lait – quand la firme suisse souhaite que le lait y soit inclus.