Passage en force du géant de la grande distribution. Carrefour a averti ce mardi 12 novembre ses partenaires de l’agro-industrie comme Coca-Cola ou Ferrero - qui possède notamment Nutella - que le Nutri-Score, qui classe les produits de A à E - et de vert à rouge - en fonction de leur qualité nutritionnelle, sera affiché sur les emballages des produits, «sauf opposition formelle» de leur part.

«Nous communiquerons désormais sur notre site internet Carrefour.fr et sur l’application Carrefour le Nutri-Score de vos différents produits vendus chez Carrefour, sauf opposition formelle de votre part qui sera notifiée à nos clients», a écrit le PDG du groupe Alexandre Bompard, dans un courrier adressé à tous ses fournisseurs. Plus de 550 approvisionneurs sont concernés. L’information a d’abord été révélée ce mardi matin par Le Parisien avant d’être, quelques heures plus tard, confirmée par le patron de Carrefour, sur le réseau social LinkedIn.

Dans ce courrier, le directeur général dit vouloir «aller plus loin encore sur l’information donnée à nos clients sur le profil nutritionnel des produits vendus, afin de leur permettre d’orienter leurs choix de consommation vers une alimentation plus saine et plus durable». Pour cela, le PDG prévoit de demander «aux industriels d’apposer de manière systématique le Nutri-Score sur leurs produits», faute de quoi Carrefour le calculera «à leur place». Il le publiera «sauf opposition formelle» de la part des fournisseurs, à compter du 1er mars 2025, pour respecter un délai de trois mois selon le distributeur.

Cette annonce du numéro 2 de la distribution en France intervient alors qu’approche la période lors de laquelle la grande distribution négocie les conditions de vente de la production de ses fournisseurs agro-industriels pour l’année suivante. Une période traditionnellement tendue, et qui s’achève en règle générale le 1er mars.

Néanmoins, cette nouvelle fonctionnalité ne sera visible que lors des commandes en ligne, qui correspondent à 5,6 % du chiffre d’affaires du groupe.

Au nom d’une meilleure information des consommateurs, Michel-Édouard Leclerc, porte-parole du leader du secteur, affiche régulièrement son soutien à cet affichage développé par des spécialistes en nutrition. En attendant un étiquetage harmonisé et obligatoire au niveau européen, les entreprises l’affichent sur la base du volontariat dans plusieurs pays européens, dont la France.

En septembre, le français Danone, l’un des premiers à apposer le Nutri-Score sur ses produits, avait annoncé le retirer de ses yaourts à boire, dans un contexte de mise à jour du mode de calcul. Une modification décidée en 2023 par le comité scientifique de l’indicateur. Cette décision avait entraîné la dégradation des notes de certains produits alimentaires.