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Retrait du soja de la restauration collective : «On est loin de la surconsommation redoutée»

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Une recommandation de l’Agence nationale de sécurité alimentaire préconise le retrait des aliments à base de soja dans la restauration collective pour éviter les risques sur le système reproducteur. Mais ces conclusions sont loin de faire consensus dans la communauté scientifique.
La diététicienne Marie-Gabrielle Domizi rappelle que «dans l’alimentation, tout est une question de quantité et de variété». (Giuglio Gil/Hemis.AFP)
publié le 27 mars 2025 à 10h21

Le soja est-il si dangereux pour la santé qu’il faille le retirer totalement des menus de la restauration collective ? En France, depuis 2005, l’Agence nationale de sécurité alimentaire déconseille les produits issus du soja durant la grossesse. Mais le 24 mars, répondant à une demande de 2022 de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et de la Direction générale de la santé (DGS), l’Anses va encore plus loin et recommande que les aliments à base de soja ne soient tout simplement plus servis en restauration collective pour éviter une «surconsommation». En cause, les isoflavones, des molécules contenues dans le soja et soupçonnées d’interférer au niveau du système reproducteur.

Pour aboutir à cette conclusion, l’Anses a défini des valeurs toxicologiques de référence (VTR) en dessous desquelles il n’y a quasiment aucun risque de consommation d’un aliment pour la santé. Après trois ans de recherches, les experts ont conclu qu’il existe un risque de dépassement des VTR chez les consommateurs d’aliments à base de soja : «76 % des enfants de 3 à 5 ans consommant ces aliments dépassent la VTR, de même que 53 % des filles de 11 à 17 ans, 47 % des hommes de 18&nb