Une couche de plastique en recouvre une autre. En déballant ce colis en provenance de Vinted, on ne s’attendait pas à un miracle. Mais ce pull sans manches acheté une vingtaine d’euros, d’un beige quelconque, n’a vraiment rien pour plaire. Ni la coupe, ni les détails de confection. Pire, aucune étiquette n’en détaille l’origine ou la composition, et l’objet empeste le synthétique. Il fallait s’en douter. En y regardant de plus près, l’annonce a de quoi interroger. Sur les photos du produit, on distingue un jeune homme aux traits irréels, tout droit sorti d’un musée de cire. Sur lui, un pull aux contours approximatifs, comme si les coutures avaient fusionné avec son porteur. Et parmi les avis dithyrambiques laissés au vendeur – faux, assurément – quelques acheteurs déçus, suspectant du dropshipping, une pratique de vente en ligne dans laquelle le vendeur ne possède pas de marchandises en stock.
Avec la démocratisation des outils d’IA générative, les plateformes comme Etsy, Vinted, Instagram ou Amazon sont envahies de produits du genre. Une drôle de lampe en forme de chat faite de vitraux multicolores, une bague d’une finesse extrême, digne d’un film de science-fiction, soi-disant fabriquée de manière «éthique». Et une fois dans les mains des consommateurs, des produits d’une qualité exécrable, très loin de correspondre à leur description.