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Les 400 Culs

Dani Ploeger, écrans tactiles et masturbation

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Créateur d’écrans à lécher ou d’applis érectiles, l’artiste numérique exploite la capacité des outils numériques à brouiller les limites qui séparent l’art de la pornographie.
L'œuvre d'art «Fetish» de Dani Ploeger, exposée au centre culturel Mo.Ca en Italie. (Alexia Manzano)
publié le 7 janvier 2023 à 6h02

Le néerlandais Dani Ploeger, 41 ans, crée des installations qui forcent le visiteur à s’isoler derrière un rideau noir pour lécher l’écran d’une tablette jusqu’à ce que celle-ci atteigne l’orgasme. C’est du moins l’impression qu’on en tire, car il s’agit de lécher longuement, lentement, à l’abri d’un box aux allures de peep-show. Une boîte à kleenex et un désinfectant permettent de nettoyer l’écran avant et après chaque usage. Les visiteurs (hommes et femmes) se succèdent dans la cabine et – à coups de langue – font réagir l’écran qui s’allume, de plus en plus fort. «La partie s’achève lorsque l’écran atteint son niveau de luminosité maximum ou lorsque l’utilisateur abandonne», explique Valentina Péri, curatrice de l’exposition Data, Dating, Desire hébergée depuis plusieurs mois par le centre culturel Mo.Ca (Brescia, Italie) et au sein de laquelle il était possible de faire soi-même l’expérience.

Lécher un écran tactile peut sembler ridicule, mais détrompez-vous. Intitulée Fetish (par allusion au «fétichisme de la marchandise» théorisé par le philosophe allemand Karl Marx), l’œuvre de Dani Ploeger encourage le visiteur à questionner ses idées reçues concernant les nouvelles technologies. Pourquoi tant d