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Libération
Le bris et la fureur

Vous avez des envies de tout péter ? Rendez-vous à la «rage room»

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Des lieux permettant de détruire toutes sortes d’objets fleurissent. De quoi absorber votre fureur dévastatrice.
Tom,16 ans, s'est rendu dans une rage room sur l'invitation de sa mère, à Avignon le 3 décembre 2023. (David Richard/Libération)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier et photos David Richard
publié le 6 décembre 2023 à 15h59

Sacrément fourbus mais super détendus : Jonathan, 39 ans, et Cédric, 29 ans, ont fait le plein de zénitude en l’espace de vingt minutes. Footing ? VTT ? Muscu ? Non : ils ont détruit tout ce qui se trouvait à leur portée à coups de masse et de barre à mine dans une «rage room» ouverte depuis quelques mois à Avignon. Un poil tendus en arrivant, Jonathan et Cédric ressortent de la salle avec la banane : «On vient d’ouvrir un garage auto et on a beaucoup de pression avec l’Urssaf et tout ça… Alors on a cherché un endroit comme celui-là pour évacuer notre stress. Et ça marche !»

Gagas de yoga, amateurs de méditation et passionnés de l’introspection, passez votre chemin : vous évoluez à mille lieues du cœur de cible. Mais si vous êtes à deux doigts de tout péter, fracasser, éventrer, démantibuler, si votre furie intérieure ne demande qu’à exploser, voici le défouloir parfait. Dans ces salles, qu’on appelle «rage room», «destroy room», «break room» ou encore «demolition room», on peut (en solo ou à plusieurs) tout détruire sans finir au poste, sans devoir recoller les assiettes ni même passer la balayette.

Avant d’y pénétrer, le client enfile un équipement de protection : combinaison, plastron, casque et visière, gants. Les rage rooms étant équipées d’enceintes connectées, on peut amener sa playlist (on ne saurait que trop conseiller Rage Against the Machine ou les Destroy Boys). Puis on choisit ses armes : on peut opter, selon les sites, pour un pied-de-biche, une batte de b