Son blaze est Y721. Il mesure 127 mètres de long, ce qui en fait un des plus longs voiliers du monde, compte trois ponts et trois mâts, est bardé du must des dernières technologies en date. Et il a coûté 500 millions de dollars (443 millions d’euros) à son commanditaire qui, évidemment, est milliardaire, et pas n’importe lequel : Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon ces temps-ci à l’assaut du tourisme spatial avec sa société Blue Origin. Dans ce nouveau business, l’Américain et ses pairs Richard Branson (Virgin Galactic) et Elon Musk (Space X) se tirent la bourre pour prouver qui a la (fusée) plus performante.
Ce superyacht Y721 participe à l’évidence au bombage de torse de Bezos. Qui, nous apprend le site AD, a par ailleurs commandé le YS 7512, un «navire de soutien de 75 mètres de long qui pourra accueillir 45 membres d’équipage et invités supplémentaires. Il comprendra un héliport, une salle de réunion, ainsi qu’un espace de stockage pour la montagne de jouets aquatiques de Bezos : matériel de plongée, jets, skis nautiques, toboggans, planches de surf, etc.»
Jusque-là, on lève juste les yeux au ciel – un délire de plus, en provenance du monde des ultrariches stratosphérisés auxquels opposer la notion de décence est tout bonnement risible. Sauf qu’on apprend que la municipalité de Rotterdam pourrait participer au délire : pour que le machin de Bezos, conçu par l’entreprise néerlandaise Oceanco, puisse passer, elle envisage de permettre le démantèlement d’un pont iconique de la ville, le seul à mener à la mer. C’est que le Koningshavenbrug, alias «De Hef» pour les gens du coin, construit en 1878, est trop bas pour le gigantesque bateau… La mesure serait temporaire, et les frais du remontage du pont remboursés par la société navale, a indiqué la mairie, en soulignant l’importance économique et les emplois créés par la construction de la bête. OK. Toujours est-il que le symbole est fort, d’un ego tel qui balaie tout sur son passage, y compris l’histoire. Des dents ont d’ailleurs grincé, si bien que la mairie, après avoir dans un premier temps donné son «go», dit désormais réfléchir…