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Les 400 culs

Des sex-toys japonais après la mort ?

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Censés «décupler le plaisir de l’autre monde», des sex-toys japonais déclinent le genre «isekai», un autre monde où la vie après la mort serait bien plus enviable et excitante. Décryptage du phénomène par le japonologue Eric Faure, spécialiste des fantômes.
Les fabricants proposent des «isekai adult goods» censés «décupler le plaisir de l’autre monde». (DR)
publié le 11 mars 2023 à 10h05

Il existe depuis le début des années 2010 au Japon un genre extrêmement populaire (de mangas, de dessins animés ou de jeux vidéo) appelé isekai, littéralement «l’autre monde», qui raconte comment une personne se retrouve brusquement – à la suite d’un accident mortel ou d’une téléportation – dans un monde parallèle, dotée de superpouvoirs. Le succès du isekai est tel qu’en 2016 et 2017 le genre a été banni de deux concours littéraires au Japon : plus des trois quarts des manuscrits reçus exploitaient le scénario récurrent d’une personne passant de vie à trépas et se «réveillant» dans un monde différent.

Bien que ce type de récit puisse être apparenté à des légendes anciennes, il présente la spécificité de dépeindre l’autre monde comme une destination de rêve. L’histoire commence toujours ainsi : englué dans la routine morne d’un quotidien dépourvu de frisson, un individu lambda (employé anonyme ou chômeur) bascule dans un univers généralement issu d’un jeu vidéo fantasy, peuplé d’elfes sexy ou de jolies filles-chats. Dans cet univers-là, l’humain dispose d’un atout maître appelé cheat (tricherie), qui lui permet de devenir un superhéros, disposant de pouvoirs fabuleux et souvent même d’un nouveau corps, bien plus séduisant. Dans l’autre monde, quand le héros est un homme, toutes les filles sont à ses pieds, prétexte à développement d’innombrables isekai pornographiques.

Femme non-humaine

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