Le Bon Marché, la Samaritaine ou les Galeries Lafayette à Paris ; Harrods à Londres et Buenos Aires ; l’Innovation à Bruxelles ; Macy’s à New York ; la Rinascente à Milan. Les noms des grands magasins, pour beaucoup, sont chargés de souvenirs à sillonner péniblement leurs rayons richement achalandés de parfums, bijoux rutilants et écharpes en cachemire. Dans la ville contemporaine, ce sont autant de bâtiments, massifs et fastueux, vitrines de l’industrie du luxe, prisées lors des grands-messes commerciales.
Les grands magasins continuent de marquer la ville et de fasciner, que ce soit dans les livres, les imaginaires, ou encore les films. Déjà Zola s’en servait pour décor dans Au Bonheur des dames en 1883. Il en va de même des musées. Après une expo en 2024 retraçant leur émergence au milieu du XIXe siècle au musée des Arts décoratifs, la Cité de l’architecture et du patrimoine s’intéresse, elle, à la «saga» en trois temps de ces temples de la consommation jusqu’à début avril : leur «âge d’or» d’abord de 1850 aux années 1930, leur adaptation à la société de consommation de masse d’après-guerre, puis leur «reno