Pendant près de deux siècles, une serre et une orangerie, c’était peu ou prou la même chose. En hiver, dans les riches demeures princières européennes, on y renferme les plantes tropicales et méditerranéennes, le plus souvent comestibles et qui redoutent le froid. Mais au début du XIXe siècle, les deux bâtiments divergent sur le plan technique et architectural. Ainsi, la serre désigne toute structure en verre dévolue à la conservation, la culture et la production des plantes, quand l’orangerie s’apparente à un jardin d’agrément pour les végétaux qui craignent le gel. La première, qui bénéficie des progrès techniques de la révolution industrielle, s’impose sur la seconde auprès des aristocrates, des jardiniers et des botanistes. Au point qu’on édifie partout en Europe, sur le modèle anglais, de grands palais de verre.
Voilà pour les origines des serres, dont l’histoire est narrée par le paysagiste Yves-Marie Allain dans l’édition augmentée de son ouvrage Une histoire des serres, aux éditions Quae. L’ingénieur horticole, ancien directeur du Jardin des plantes du Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, et de l’Arboretum national de Versailles-Chèvreloup, y relate leurs évolutions depuis cent cinquante ans, entre désintérêt et réhabilitation patrimoniale.
Pourquoi les serres fascinent-elles ?
C’est un peu la question que je me suis posée et à laquelle je n’ai pas totalement de