Couverts, plateaux de service, pelles à tarte, porte-couteaux, seau à champagne… Les fêtes de fin d’année qui viennent de s’achever sont l’occasion de ressortir de vaisseliers ouverts une poignée de fois l’an l’argenterie familiale. Les objets en métal argenté, symboles d’agapes fastueuses et prolongées, ont cependant été délaissés ces dernières années, jouissant même d’une réputation qui sent bon la naphtaline. A moins d’un retour en grâce sur les tables hexagonales ? Christofle, maison quasiment bicentenaire, œuvre depuis quelque temps à ce dépoussiérage, à l’instar de son principal concurrent Puiforcat.
Dernière manifestation en date : une exposition rutilante au musée des Arts décoratifs de Paris jusqu’au 20 avril, dédiée au fleuron de l’orfèvrerie – par abus de langage – française, «Christofle, une brillante histoire». Le passionné ou simplement curieux peut y découvrir, dans les espaces habituellement dévolus aux rétrospectives à succès sur la mode, un demi-millier d’objets exceptionnels – le surtout de table de Napoléon III en bronze argenté rescapé de l’incendie du palais des Tuileries en 1871 –, emblématiques ou qui ont fait la renommée de la maison fondée en 1830 par Charles Christofle. Ils viennent pour moitié des collections publiques ou des archives patrimoniales de la marque.