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Rencontre

Debeaulieu : Pierre Banchereau dans l’âge de la fleur

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Le quadragénaire reconverti est devenu le fleuriste chéri de la mode. Retour avec le principal intéressé, qui nourrit de nouveaux projets flirtant avec la décoration, sur une décennie traversée sur les chapeaux de roue.
A Debeaulieu le 14 décembre. (Elliott Verdier/Libération)
publié le 5 janvier 2024 à 18h01

Rue Henry-Monnier, artère pentue du IXe arrondissement, on a l’habitude de voir depuis dix ans des bouquets bien garnis aller et venir gaiement. Ces fleurs, qui partent aux quatre coins de Paris, sont toujours protégées par un grand papier blanc épais et fermé par un ruban en gros-grain à rayures noires et blanches, signature de Debeaulieu. Pierre Banchereau, le fondateur dont on reconnaît les créations au premier coup d’œil, a fait de sa maison une source d’inspiration pour l’ensemble du monde de la fleur. C’est l’un des éléments clés du succès de l’affaire : avoir accolé des codes venus de la mode au domaine floral. Banchereau a ainsi choisi la sobriété du contenant pour mieux faire exploser le contenu. La devanture de son échoppe est blanche comme le papier qui enveloppe ses bouquets. A l’intérieur, une profusion de couleurs accueille le curieux sans débordement, on détecte dans le moindre bouquet l’attirance des contraires, avec parfois une fleur contre toutes les autres, des désaccords heureux, des croisements de tons et de motifs qui rappellent ce dont est capable le créateur Dries Van Noten, l’un des meilleurs coloristes de la mode, installé à Anvers et grand amateur de jardins.