Beaucoup de courbes, aucune ligne droite. Le mobilier de Joseph Walsh, présenté jusqu’au 22 octobre dans un hôtel particulier du VIIe arrondissement, à l’avant-veille des foires Paris + et Design Miami Paris, n’a aucun trait de l’épure moderne, prisée d’un grand nombre de designers contemporains de la même génération. Tout dans ses formes, organiques et virtuoses, bref expressives, monumentales aussi, évoque la préciosité décorative de l’Art nouveau, revisitée avec les canons écolos de l’époque.
Conception au fil de l’eau
«Ce sont des pièces avant tout fonctionnelles, insiste d’ailleurs le designer irlandais, un verre de champagne à la main, devant quelques journalistes. Mais mon vocabulaire est surtout respectueux de la matière qui dicte la forme.» A savoir le bois, et plus particulièrement le frêne, et plus récemment le marbre, la résine ou le bronze. Autodidacte, aujourd’hui entré dans les collections publiques françaises – au Centre Pompidou et dernièrement au Musée des arts décoratifs – Joseph Walsh, 44 ans, n’avait encore jamais exposé seul en France.
C’est désormais chose faite grâce à une quinzaine de pièces, toutes uniques, entre autres maquettes, dessins et prototypes, emblématiques du travail quasi artisanal de conception au fil de l’eau – «comme les céramistes» – déployé dans son atelier champêtre du comté de Cork depuis deux