Comment présenter Studio KO, alias Karl Fournier et Olivier Marty ? Comme un couple d’architectes que s’arrachent, de Paris au Maroc, de la Corse aux Etats-Unis, quelques happy few, hommes d’affaires, collectionneurs d’art et autres influents fortunés ? Comme des précurseurs discrets d’une architecture contemporaine à l’état brut, respectueuse des traditions vernaculaires, à grand renfort de matériaux et savoir-faire locaux ? Ou encore des décorateurs diserts, aussi designers d’objets, chantres d’un certain dépouillement au stade archaïque ? La paire amoureuse et pères d’un enfant, architecturalement inséparable depuis sa rencontre sur les bancs des Beaux-Arts de Paris, signe en tout cas depuis l’an 2000 une multitude de réalisations (villas et appartements privés, hôtels, restaurants…) remarquables et remarquées. Parmi les plus marquantes, le musée Yves-Saint-Laurent à Marrakech, commandé par Pierre Bergé, ouvert en 2017. Rencontre féconde dans les locaux de leur agence parisienne (Xe arrondissement) pour retracer vingt-cinq ans de carrière, marqués par un fort tropisme marocain et l’affirmation d’un style minimal, pourtant jamais revendiqué.
Qu’est-ce qui a été déterminant dans votre rencontre il y a plus de vingt-cinq ans ?
Karl Fournier : Notre complémentarité.