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Libération
Interview

Karl Fournier et Olivier Marty, de Studio KO : «Notre architecture est terrienne à une époque où on ne fait que du hors-sol»

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Le couple d’architectes et designers du Studio KO, que les fortunés s’arrachent, dresse le bilan de vingt-cinq ans de réalisations de la Corse à Paris, de Marrakech au Portugal, en utilisant des matériaux bruts respectueux de traditions locales.
La villa D, designée par le Studio KO. (Dan Glasser)
publié le 8 février 2025 à 10h08

Comment présenter Studio KO, alias Karl Fournier et Olivier Marty ? Comme un couple d’architectes que s’arrachent, de Paris au Maroc, de la Corse aux Etats-Unis, quelques happy few, hommes d’affaires, collectionneurs d’art et autres influents fortunés ? Comme des précurseurs discrets d’une architecture contemporaine à l’état brut, respectueuse des traditions vernaculaires, à grand renfort de matériaux et savoir-faire locaux ? Ou encore des décorateurs diserts, aussi designers d’objets, chantres d’un certain dépouillement au stade archaïque ? La paire amoureuse et pères d’un enfant, architecturalement inséparable depuis sa rencontre sur les bancs des Beaux-Arts de Paris, signe en tout cas depuis l’an 2000 une multitude de réalisations (villas et appartements privés, hôtels, restaurants…) remarquables et remarquées. Parmi les plus marquantes, le musée Yves-Saint-Laurent à Marrakech, commandé par Pierre Bergé, ouvert en 2017. Rencontre féconde dans les locaux de leur agence parisienne (Xe arrondissement) pour retracer vingt-cinq ans de carrière, marqués par un fort tropisme marocain et l’affirmation d’un style minimal, pourtant jamais revendiqué.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans votre rencontre il y a plus de vingt-cinq ans ?

Karl Fournier : Notre complémentarité.