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Libération
Décryptage

Le brutalisme, une architecture en béton aimé

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Consacré par le dernier film de Brady Corbet, «The Brutalist», le mouvement architectural, en pleine redécouverte et réhabilitation, suscite autant de fascination que de rejet.
Les Etoiles d'Ivry, logements sociaux conçus par Jean Renaudie, ici en 1984 à Ivry-sur-Seine. (Robert Doisneau/Gamma-Rapho)
publié le 10 février 2025 à 21h16

Si vous êtes au goût d’Hollywood, n’est-ce pas le parachèvement d’une reconnaissance esthétique ? Mouvement architectural international emblématique de l’après Seconde Guerre mondiale, avec des structures massives de béton brut qui n’excluent ni le verre, ni l’acier, ni la pierre, ni la brique, le brutalisme connaît avec le dernier film de Brady Corbet, The Brutalist, une forme de consécration méritée, si ce n’est peu étonnante. Et si le film avec Adrien Brody inspiré de la vie de différents architectes (le Hongrois Marcel Breuer, passé par le modernisme allemand du Bauhaus, entre autres) n’est pas exempt de critiques quant à ses libertés historiques et architecturales, ses prétentions pour les oscars sont pour ce courant une marche supplémentaire.

L’architecture brutaliste, qui s’est exprimée sur tous les continents, de Londres à Belgrade, de Caracas à Nairobi, des années 1950 aux années 1970, avant d’être abandonnée voire rejetée, est, ces dix dernières années, la toile de fond de nombreux blockbusters dystopiques américains comme signifiant totalitaire. Citons, à titre d’exemple