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Interview

«Le Mobilier national doit faire émerger les Wilmotte et Starck de demain»

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Acquisition de pièces contemporaines, soutien aux jeunes créateurs, rénovations… Loin de son image de garde-meuble de la République, l’institution multiplie les missions et projets pour replacer le design dans la sphère publique. Tour d’horizon avec son directeur, Hervé Lemoine.
Un bureau Pierre Paulin, créé pour François Mitterrand. (Isabelle Bideau/Mobilier national)
publié le 11 avril 2022 à 20h30

Hébergé dans un édifice d’Auguste Perret, l’architecte emblématique de la reconstruction du Havre après la Seconde Guerre mondiale, dans le XIIIe arrondissement de Paris, le Mobilier national est une institution discrète et méconnue du grand public. Fondée en 1604 sous l’appellation de «Garde-meuble de la Couronne», cette administration aujourd’hui affiliée au ministère de la Culture est souvent perçue comme un simple dépôt du mobilier de la République. Certes, ses réserves abritent 130 000 meubles ou objets d’art, et elle a pour mission de meubler l’Elysée, les ministères ou les ambassades. Mais c’est oublier que depuis 1964, selon le souhait d’André Malraux, elle est aussi un lieu de restauration du patrimoine mobilier national et de création en matière de design, tout en cherchant depuis quelques années à ouvrir ses portes au grand public (lors des Journées du patrimoine notamment). Le 1er janvier, elle est devenue un établissement public administratif avec comme principale ambition le soutien à la création contemporaine pour penser l’ameublement de services publics, trois ans après un rapport sévère de la Cour des comptes sur la gestion de l’institution, de son personnel et de ses réserves. Son proactif directeur, Hervé Lemoine, haut fonctionnaire et ancien directeur des Archives de France (2010-2018), détaille les con