«La toile doit être hypertendue et on travaille toujours sur l’envers.» Dans son atelier, un appartement partagé au premier étage d’un immeuble du Xe arrondissement de Paris, Clotilde Puy brandit avec dextérité un pistolet. Mais pas n’importe quel flingue : il s’agit d’un «tufting gun», une machine électrique destinée à la réalisation de tapis et autres décorations murales touffues et texturées. «L’outil intrigue et en termes de créativité, c’est dément, on peut aussi faire du volume», poursuit l’autodidacte entourée d’une foultitude de pièces figuratives colorées en acrylique, principalement des fleurs et des oiseaux.
Le tufting, «touffetage» en français, est-il un nouveau tuning ? Non, il s’agit là d’une technique de tapisserie qui consiste à piquer des fils de laine dans un canevas avec un motif dessiné au préalable. «C’est comme peindre avec de la laine, poursuit la créatrice parisienne, 29 ans, diplômée de l’école Duperré et à son compte depuis deux ans et demi. C’est accessible et permet de faire ce qu’on veut comme des coussins ou des cache-pots moelleux, mais surtout on peut aujourd’hui en faire à la maison.»
Merci le Covid et TikTok
On connaît mal les origines de la pratique : on sait que le tufté vient d’Asie, continent originel du tapis depuis au moins 2 500 ans, notamment dans sa version réalisée entièrement à la main. Mais on ne sait pas où, ni quand, pas plus que qui, a exactement inventé la machine à tufter qui a permis d’accélérer la cadence de fabrication d