Voilà un siège que de nombreux jeunes parents (et leurs babysitters) reconnaîtront. Mais savent-ils que la chaise haute Tripp Trapp a été conçue il y a plus de cinquante ans, en 1972, par le designer norvégien Peter Opsvik ? Depuis, ce meuble évolutif en bois de hêtre massif, édité par Stokke et équipé de nouveaux kits pour bébé au début des années 2000, s’est vendu à plus de 12 millions d’exemplaires. Un best-seller (à 259 euros) qui avait dès ses origines toutes les caractéristiques pour devenir un incontournable des intérieurs contemporains : une ergonomie adaptée à la croissance d’un gosse qui lui permet de manger à table et une robustesse à toutes épreuves, gage de durabilité.
«Jusque dans les années 60, le mobilier pour enfant suivait les typologies pour adultes en miniature, explique Marie-Ange Brayer, conservatrice et cheffe du service design au centre Pompidou. Mais, à partir de cette décennie, il rejoint l’imaginaire du jeu et quitte l’échelle de l’objet pour constituer un environnement à lui seul reconfigurable à l’infini.» L’exposition «l’Enfance du design», au centre Pompidou, illustre à merveille le propos de sa co-commissaire – avec Céline Saraiva. A partir de quelque 150 d’objets, dont la moitié a été acquise par l’institution publique ces trois dernières années avec le soutien financier de la marque Bonpoint, mais aussi des gouaches, des vidéos et autres