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Les best sellers du design : Duralex, en verre et contre tout

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Vendus à plusieurs millions d’exemplaires, ces objets sont devenus les marqueurs d’une époque et les icônes du design. Dans notre quatrième épisode, le verre gigogne emblématique des tables de cantines scolaires et réputé incassable.
Un verre Duralex dans l'usine de La Chapelle-Saint-Mesmin, dans le Loiret, le 24 avril 2024. (Hubert Psaila Marie/Abaca)
publié le 3 septembre 2024 à 10h10

S’il y a bien un objet que chaque Français a eu au moins une fois dans sa vie entre ses mains, c’est bien celui-ci. Empilable, réputé incassable et tout en rondeur, le verre gigogne, emblème ludique des cantines – qui n’a pas joué à déterminer son âge grâce au numéro du moule marqué dans son fond ? – est, depuis les années 60, une «icône» populaire qui a les honneurs des collections publiques de design, notamment au musée des Arts décoratifs de Paris depuis 2007. Sa diffusion par Duralex à des dizaines de millions d’exemplaires – 100 millions de gobelets, bols et assiettes seraient sortis de la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) en 2018, selon le mensuel l’Usine nouvelle – en fait l’un des objets fabriqués en France parmi les plus vendus.

Ce malgré les péripéties capitalistiques de son usine de production, reprise en juillet sous forme coopérative par ses 200 et quelques salariés. «C’est peut-être, parmi tous les objets, le plus démocratique. Il a traversé les âges, c’est le verre des écoliers. Son succès tient à la simplicité de ses lignes et son très bas coût de fabrication, qui a permis de maintenir la production en France, note Marianne Brabant, assistante de conservation, au musée des