Longtemps, Drouot, hôtel des ventes bâti en 1852, a savamment entretenu la distance avec le grand public. «Au XIXe siècle, sous Napoléon III, certains marchands payaient même des clochards du quartier pour s’asseoir à côté des bourgeoises et les dégoûter des salles de ventes, et avoir moins de concurrence», s’amuse Alexandre Giquello, commissaire-priseur et président de Drouot Patrimoine. Il rappelle ainsi à quel point ce haut lieu des enchères parisiennes a évolué en vase clos, jouant l’austérité pour qui n’y a pas ses habitudes, malgré une situation géographique idéale, dans le IXe arrondissement, au cœur de Paris. Deux ans après l’entrée au capital de Vesper Investissement (à hauteur de 30 %), Drouot Patrimoine – ses salles des ventes, sa gazette et son site internet – cherche à attirer de nouveaux publics et à moderniser son image en devenant un lieu de rendez-vous ouvert aux curieux de bon goût.

Depuis quelques jours, une installation inédite pour l’établissement a investi le hall de l’hôtel des ventes, cadre d’une exposition de dessins sélectionnés par Judith Touitou, directrice artistique de la marque A.P.C., fondée par son mari, Jean Touitou. En marge de la Semaine du dessin qui se déroule du 26 au 31 mars au Palais Brongniart (IIe arrondissement), elle expose des œuvres d’artistes aussi renommés que Le Parmesan, Christo et Rauschenberg, Picasso ou Uderzo, dans un décor composé de plantes luxuriantes, inspiré d’un récent voyage en Inde du Sud. Le graphisme des