Il fait chaud, très chaud dans cet atelier de Noyon (Oise). On ne parle pas des températures estivales de cette fin septembre en Picardie. C’est qu’à quelques mètres, trois fours au bruit assourdissant turbinent sous une verrière. A fond. Imaginez l’effet de serre, sachant qu’à l’intérieur, où sommeille du verre en fusion, on dépasse allègrement les 1 000 °C. «Quand on a fini de souffler une pièce, on la met dans cet autre four de recuisson pour que la matière soit stabilisée autour de 500 °C, explique Ludivine Loursel. Cela permet ensuite de redescendre lentement à température ambiante.» On en sue d’avance.
Interview
La jeune femme de 29 ans, munie de protège-poignets en cuir usés, est souffleuse de verre à la canne et maître bronzière, et elle excelle dans les arts du feu. Native de Rouen, celle qui partage aujourd’hui son temps entre son atelier normand de Ver-sur-Mer (Calvados) et l’atelier picard des frères Stokowski, designers spécialisés dans les luminaires en verre soufflé, raconte une fascination précoce pour les flammes.
Prix, expositions…
Le déclic vient à l’adolescence après sa rencontre avec des plasticiens à l’origine des scénographies métalliques d’un festival d’arts de rue local. «J’ai travaillé bénévolement pour ces artistes et je me suis dit que créer des structures en métal pouvait être un métier.» Ludivine Loursel rêve d’entrer à l’Ecole Boulle, y parvient après un CAP monteur en bronze en lycée pro, et sort diplômée en 2016 en présentant «Cérulean», un centre de t