Un «hommage» à un architecte incompris
L’œuvre de Ricardo Bofill a fait couler beaucoup d’encre, notamment en France, du vivant de l’architecte catalan mort du Covid l’an passé. Décrié pour néoclassicisme ringard voire mégalomanie, le style de cette superstar de l’architecture, extrêmement prolifique avec un millier de projets à travers le monde, a longtemps été incompris au nord des Pyrénées. Mais depuis quelques années vient le temps de la réhabilitation d’un architecte «pionnier» (selon son homologue danois Bjarke Ingels) qui a dessiné le sillon d’un postmodernisme à la française dans les décennies 1970 et 1980, en rupture avec la froideur rationaliste de ses prédécesseurs. Nouvelle salve avec un livre «hommage» à paraître tout début novembre, Bofill. Les années françaises (éd. Norma), dirigé par Dominique Serrell, ancienne directrice du Taller de Arquitectura de Ricardo Bofill en France, et auquel ont contribué l’ancien ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon et la critique d’architecture du Monde de l’époque Michèle Champenois.
Abondamment illustré, l’ouvrage se concentre sur la trace laissée par le Catalan antifranquiste dans l’Hexagone, à l’heure de la grande transformation des quartiers insalubres et de la construction des villes nouvelles. Repéré par des hauts fonctionnaires français en quête d’inspiration pour ses réalisations es