Soyons cash et terriblement subjectifs : se faire prendre l’iris «en haute définition» pour faire trôner un tirage arty de la membrane dans son salon est d’un kitsch à faire pâlir les salles d’attente des cabinets d’ophtalmologie. La tendance est attestée par la multiplication des boutiques dédiées (indépendantes ou franchisées telles qu’Eyemazy, Iris galerie ou Iris photo) dans les rues commerçantes des villes plus ou moins grandes, de Paris à Bourg-en-Bresse, ces deux dernières années. Et séduirait, pour la modique somme de 50 euros le format 15 x 17 cm sur plexi et cinq minutes de son temps, de plus en plus de curieux, y compris des couples en mal d’inspiration pour la Saint-Valentin. Alors pourquoi pas, puisqu’on ne peut pas blâmer les goûts et les couleurs (quoique) qui font que cette déco «originale» et «personnelle», voire «reflet de l’âme» pour les experts en iridologie qui prétendent pouvoir lire notre état de bien-être dans les nuances de l’iris, cartonne.
Mais le concept, semble-t-il venu d’Allemagne, et standardisé selon des canons esthétiques cosmico-pop art aseptisés, en mode «votre œil est une œuvre d’art», pour s’exporter facilement (et donc plaire au plus grand nombre), a de quoi interpeller. Est-ce la dernière étape de notre expression narcissique qui pousse à la mise en