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Ecologie

Rencontre avec matali crasset : «Le design, c’est dire ce qui n’est plus acceptable»

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La biodiversitédossier
La créatrice, pour qui le design comme l’architecture doivent accompagner des manières de vivre plus écologiques, estime qu’il faut désormais penser l’habitat en dépassant la notion de «cocon».
matali crasset à Paris, le 4 janvier 2023. (Boby/Libération )
par Florian Bardou et photo Boby
publié le 9 janvier 2023 à 16h52

On qualifie volontiers la démarche de matali crasset, designer française prolifique qui a renoncé aux majuscules, de ludique ou d’empathique. Mais elle est tout aussi bien pragmatique que poétique, pratique qu’onirique. Et il faudrait ajouter un nouvel adjectif : écologique. Dans le bref ouvrage Matrices, écrit avec le designer David Bihanic, la créatrice aussi bien connue pour son mobilier modulaire, ses micromaisons expérimentales que son emblématique coupe au bol, prône à partir de quelques-uns de ses projets passés et présents une approche qui, comme celle de tout designer, doit inciter à des modes de vie respectueux et partie prenante du monde vivant. Comment ? En repensant par exemple les espaces intérieurs ou les structures de nos habitats. Autour d’un expresso dans son atelier-loft parisien, au cœur du quartier Belleville (Xe arrondissement), rencontre prospective avec la designer industrielle pour qui c’est toujours l’intention, y compris écolo, qui compte.

Que peut le design face aux différentes crises environnementales ?

Auparavant, j’avais l’habitude de dire que le design servait à améliorer l’habitabilité du monde. Or, on voit bien que cela ne marche plus dans ce contexte de crise écologique. Il y a même deux tendances actuelles : un design majeur, qui consolide la norme et le système capitaliste ; et en parallèle, un design mineur qui a toujours existé et qui se fait à petite échelle. Selon moi, la pratique, qui n’est pas très bien comprise, repose