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Luxe

Direction artistique : les créatrices ont leur mode à dire

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Une polémique gronde depuis plusieurs mois dans le milieu et pointe le manque de femmes à la direction artistique des grandes marques. Rencontre avec celles qui font la création aujourd’hui et qui interrogent l’industrie du luxe et leur place en haut de la pyramide.
De g. à d., en haut : Virginie Viard (Chanel), Véronique Nichanian (Hermès homme), Marine Serre, Maria Grazia Chiuri (Dior), Chemena Kamali (Chloé), Rei Kawakubo (Comme des garçons), Donatella Versace (Versace), Louise Trotter (Carven), Isabel Marant, Miuccia Prada (Prada), Chitose Abe (Sacai), Victoria Beckham, Grace Wales Bonner et Lucie Meier (Jil Sander). De g. à d., en bas : Nadège Vanhée (Hermès), Iris van Herpen, Camille Micelli (Pucci), Ashley et Mary-Kate Olsen (The Row) et Martine Rose. (Jules Magistry/Liberation)
publié le 13 décembre 2023 à 8h33

Jeudi 7 décembre, le Costume Institute du prestigieux Metropolitan Museum of Art de New York a inauguré «Women Dressing Women». L’exposition, repoussée à plusieurs reprises notamment à cause du Covid, propose de décrypter l’héritage des créatrices féminines et leur impact sur le vestiaire féminin. Le Costume Institute ne pouvait pas mieux tomber. Le milieu de la mode bruisse depuis quelques mois d’une polémique qui rebondit à chaque nomination d’un nouveau directeur artistique à la tête d’une maison, poste qui revient majoritairement à des hommes, d’où l’emploi ici du masculin. C’est ce que regrette une frange non négligeable de l’industrie, à commencer par la nouvelle génération de créateurs et créatrices, également très critique face au manque de diversité à la tête des grandes maisons de luxe. L’épicentre de la fronde se situe à Londres, où une partie d’anciens et de futurs diplômés de la Central Saint Martins, la plus célèbre école de mode du monde, fait largement part de sa désapprobation dans la revue 1Granary, martelant qu’il existe bien un biais masculin, blanc et, à mots couverts, gay, dans les recrutements à ce poste clé, plus connu sous l’acronyme de «DA». Le programme du Costume Institute arrive donc à point nommé pour permettre de faire un état des lieux à l’instant T.

Le mercato permanent qui rythme le calendrier de la mode