Acheter deux Franziskaner pour une soirée raclette à Bonn (Allemagne). Les boire, puis déposer les bouteilles vides dans un automate dédié à leur collecte contre un peu de monnaie, 8 à 15 centimes d’euros selon le contenant. De l’autre côté du Rhin, ainsi qu’en Belgique, la consigne est ancrée dans les mœurs. Mais, dans l’Hexagone, l’affaire paraît tout à fait exotique pour les générations post-68. Et pour cause, le Pfand, comme disent nos voisins allemands, rendu obligatoire en 1938 pour la brasserie et les eaux gazeuses en France, a progressivement disparu à partir des années 70 – hormis en Alsace où des embouteilleurs ont continué à le pratiquer – au profit de l’usage unique et du tri sélectif, donc du jetable.
Ces cinq dernières années, en particulier depuis la pandémie, ce mécanisme monétaire incitant au retour des emballages (pas seulement des bouteilles) connaît néanmoins un regain d’intérêt grâce à pléthore d’initiatives privées locales, associatives ou entrepreneuriales, y compris de marques indépendantes de bières, de jus, de soupes ou de kombucha. Ainsi, en 2022, 1,4