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Printemps

En mars, ne nourrissez plus les oiseaux

La biodiversitédossier
Alors que ces animaux, l’hiver, tirent un bénéfice des mangeoires, il est préférable, à l’arrivée des beaux jours, qu’ils subviennent seuls à leurs besoins, notamment pour le développement des plus jeunes, explique la Ligue pour la protection des oiseaux.
Parmi les espèces qui restent en Europe l'hiver, la mésange charbonnière. (Danny Lawson/PA Photos. Abaca)
publié le 27 février 2025 à 7h45

Ne mâchez plus le travail des oiseaux ! Même si leurs gazouillis font leur grand retour en cette fin février, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) déconseille de continuer à remplir les mangeoires des oiseaux. Pour une séparation en douceur entre vous et ces petits animaux à plumes, la LPO préconise notamment une réduction progressive des quantités.

A l’inverse des hirondelles et de la cigogne qui migrent tout l’hiver vers des pays plus chauds pour continuer à se nourrir, le merle noir, le moineau domestique, la mésange ou encore la pie bavarde sont des oiseaux sédentaires qui comptent sur notre générosité. Mais si cette aide est de bon augure quand les insectes sont en diapause, elle ne l’est plus au retour des beaux jours et les oiseaux ont alors besoin de certains aliments. Vider leur gamelle les incitera à voler de leurs propres ailes.

Cette consigne est particulièrement bénéfique pour leur progéniture, qui ne saurait tarder à pointer le bout de son nez à quelques jours du printemps. La nidification ne doit pas être altérée par un excès de nourriture, risquant de décaler la chaîne alimentaire des oisillons qui pourraient, pour une partie, ne pas y survivre. L’apport de «lipides [contenus dans] les graines ou [dans les] boules de graisse, n’[est] pas adapté aux futurs poussins qui doivent être nourris exclusivement de protéines», explique l’association. Fini le régime hivernal composé dans l’idéal de graines de tournesols, de millet et de maïs : place aux larves d’insectes.

Par ailleurs, quand les températures commencent à grimper, les regroupements d’oiseaux sont déconseillés afin d’éviter la propagation de maladies comme la salmonellose qui touche notamment les verdiers d’Europe. La population de cette espèce jaune et grise a diminué de 46 % en dix ans (2013-2023), selon les résultats du programme participatif supervisé par l’Observatoire des oiseaux des jardins, lui-même géré par la LPO, le Muséum d’histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité. En cause : l’usage de pesticides qui réduit drastiquement la présence d’insectes dont ces oiseaux ont l’habitude de se délecter. En revanche, été comme hiver, ne négligez pas leurs abreuvoirs dans vos jardins où vous pourrez continuer de les observer.