Au milieu des tours et des dalles de béton du XIIIe arrondissement de Paris, quelques rires s’échappent du parc de Choisy. Sur un tourniquet lancé à pleine balle, une ribambelle de bambins s’agrippe de toutes leurs forces pour ne pas tomber. Ici ça crie, ça s’amuse comme des enfants de 5 à 10 ans. Alors que dans la rue, les restaurants ou les transports, il faut bien se tenir voire se faire oublier.
«C’est dans le parc que je me sens mieux, bougonne Ambre, 5 ans, affalée dans le bac à sable pour essayer de creuser un tunnel. Dans la rue, je peux jouer à rien ! Et je peux pas jouer avec Paul.» Armée de sa pelle jaune fluo, elle consolide les parois du début du circuit qu’elle construit avec son frère aîné, Paul donc, pour y faire avancer leurs petits cyclistes en plastiques. «On a creusé trop profond, constate le chef de chantier du haut de ses 8 ans. On va galérer à faire le tunnel.»
Plus bavard que sa cadette, le jeune vacancier avoue avec un sourire en coin que lui et Ambre s’amusent assez souvent à se chamailler et à se taquiner. «C’est parce qu’on s’aime bien», le coupe la plus petite avec un large sourire malicieux. «Mais ça, on peut pas le faire partout, c’est pas bien», reprend l’aîné. Dans le train ou le métro, pas un mot plus haut que l’autre. Au restaurant, pareil. «Faut montrer qu’on est bien élevés, comme ça les parents sont contents», soupire Paul en faisant des petits tas de sable pour décorer le circuit. Mais parf