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Entre mon fils et Duolingo, l’application a eu le dernier mot

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Huit mois après avoir inscrit mon fils de 7 ans à l’application d’apprentissage des langues, nous voici aussi accros l’un que l’autre, avec du vocabulaire et un peu de charge mentale en plus.
Au bout de quelques jours à peine, Joseph demande à faire ses exercices avant d’avoir touché à sa première tartine. (Anne Horel/Libération)
par Marie Ottavi et collage Anne Horel
publié le 29 août 2024 à 19h35

Aujourd’hui, j’ai raté le coche de midi, et la multiplication des XP par deux. Mon inconséquence a fait chuter Joseph, mon fils de 7 ans «et demi», le vrai utilisateur de Duolingo, de quatre places dans la division diamant. Je culpabilise et je me garderais bien d’en faire mention à l’enfant. Si vous ne comprenez rien à ces XP, diamants, et autre rapace virtuel, c’est que vous ne tentez pas d’apprendre le japonais entre deux stations de métro ou de parfaire votre anglais depuis le canapé du salon sur cette application fondée en 2011 aux Etats-Unis et désormais leader sur son créneau.

Tout a commencé à la faveur d’un article élogieux sur les start-up qui comptent, et notamment Duolingo, qui permet d’apprendre une langue étrangère de façon ludique, et s’adresse dès lors aux adultes comme aux tout petits. La promesse était trop belle et voilà que l’idée a surgi à la faveur de vacances à la campagne avec une bande d’amis, au lendemain du nouvel an 2024 : «Et si Joseph apprenait l’italien ?» Sa copine Jeanne, de deux ans son aîné, a choisi l’anglais pour se lancer. La bonne résolution aux airs de défi a réjoui l’enfant. Et je me suis trouvé une bonne excuse pour l’inscrire : en passant par l’italien, il pourrait comprendre un peu mieux le corse, que parlent mon père et s