Il fait nuit en ce mois de janvier lorsque les grimpeurs en herbe s’engouffrent dans la ruelle menant à la salle d’escalade Arkose Didot, à quelques pas de la porte d’Orléans (XIVe arrondissement de Paris). Deux trentenaires anglophones, sac de sport sur l’épaule, fument une clope à l’extérieur en observant d’un œil distrait le chevalet affichant le menu du restaurant de la salle. Ce soir, ce sera mini tortillas épicées et camembert chaud aux noix de pécan. Deux jeunes femmes en jogging, cheveux attachés à la va-vite, les doublent, l’air pressé : «Déjà 19 heures, dépêche, il va commencer à y avoir du monde !» prévient l’une d’elles.
Dans les escaliers menant à l’infrastructure sportive cachée au sous-sol trônent quelques posters de grimpeurs en action sur une falaise et un rocher en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Les jeunes salariés d’Arkose gratifient les nouveaux arrivants d’un «Salut !» qui les met tout de suite à l’aise. L’ambiance est à la cool. Les nombreuses plantes vertes, les sièges en cuir et le mobilier en bois du bar et du restaurant donnent au lieu un côté tropical. On aurait pu se croire dans un club house de tennis si le grand écran plat au mur ne retransmettait pas une compétition d’escalade et que des exemplaires du magazine Grimper ne jonchaient pas les tables basses.
Interview
Mais l’heure n’est pas encore à la bière, elle est au bloc. Exit les voies interminables, la corde, le baudrier et autre mousqueton. Ici, on grimpe sans matériel s