A priori, on les trouve sympathiques. Avec leurs grosses roues, deux fois plus larges que celles d’une bicyclette classique, et souvent un grand guidon, les bien nommés fatbikes (vélos gras si on traduit littéralement) ont des airs de jouet, sortes de cousins de la minimoto. Les premiers qu’on a vus à Paris nous ont d’ailleurs intriguée, amusée. Sauf que «les fats» pullulent désormais, notamment en version électrique, et en perdent leurs airs cools et inoffensifs. Parce que ceux qui les conduisent, comme gonflés d’importance en écho à leurs pneus, se comportent en matamores, notamment sur les pistes cyclables.
On ne tombe pas de la lune. La piste cyclable parisienne, espace censément protecteur du cycliste, est un ring. Se tirer la bourre fait partie de la feuille de route, mettre la pression en collant au train aussi, freiner est une hérésie, doubler alors qu’un autre arrive à fond en face relève de la banalité. Les vélos électriques qui permettent de pousser sans effort jusqu’à 25 kilomètres heure (dont on fait partie) contribuent à ce Far-West qui compte ses adeptes, ravis des bouffées d’adrénaline. Mais, vu qu’on a la plus grosse (roue), le «fat» permet de bomber encore plus le torse, et de tordre encore plus le code du pédaler ensemble. Sachant que souvent, ses utilisateurs ne moulinent même pas, installés comme dans un rocking-chair sur leurs selles qui, elles aussi, sont fréquemment plus larges que celles des autres. Non mais oh ! La faute au débridage, on apprend.
Faux cyclistes ?
Alor